Options de supplémentation pour les adultes

Si vous avez été diagnostiqué pour une carence en fer ou une anémie ferriprive, on vous a probablement recommandé de prendre des suppléments de fer par voie orale et de consommer davantage d’aliments riches en fer. Même s’il existe différents suppléments sur les tablettes de la pharmacie, résistez à l’envie d’acheter n’importe lequel  supplément parce qu’une carence en fer n’est pas une condition que vous devriez traiter seul. L’implication de votre médecin ou de votre pharmacien vous permettra d’obtenir le type et le dosage de supplément approprié, tout en limitant le plus possible les effets indésirables pouvant survenir.

Les suppléments de fer ne sont pas tous équivalents; celui que vous devriez prendre dépend de vos besoins spécifiques. Tous les suppléments de fer sont efficaces (pour leur capacité à augmenter l’hémoglobine et l’hématocrite) dans un intestin normal et en santé. Cependant, la quantité de fer élémentaire disponible pour absorption dans l’organisme, le risque de développer des effets indésirables et l’obtention du dosage approprié sont tous des facteurs importants à considérer lors du choix d’un supplément de fer.

Fer élémentaire

Il importe d’examiner quelle quantité de fer élémentaire (quantité de fer disponible pour absorption) contient chaque comprimé/capsule. Même si divers facteurs peuvent modifier l’absorption, dans un intestin normal, le fer hémique possède un taux d’absorption plus élevé que le fer non hémique ( 25 % par rapport à 16,8 % respectivement). En fin de compte, plus le fer est facilement disponible, plus il peut être absorbé.

 Préparations orales de fer (comprimés/capsules)* : Quantité de fer élémentaire (du plus élevé au plus faible)

Fer par voie orale Concentration par capsule/comprimé Fer élémentaire par capsule/comprimé Fer hémique/fer non hémique Ionique/non ionique
Complexe polysaccharide-fer (par ex. FeraMAX® 150) 150 mg 150 mg Non hémique Non ionique
Fumarate ferreux (par ex. Palafer® et génériques disponibles) 300 mg 100 mg Non hémique Ionique
Sulfate ferreux (génériques disponibles) 300 mg 60 mg Non hémique Ionique
Sulfate ferreux séché à libération lente (par ex. Slow-Fe®) 160 mg 50 mg Non hémique Ionique
Gluconate ferreux (génériques disponibles) 300 mg 35 mg Non hémique Ionique
Polypeptide de fer hémique (par ex. Proferrin®) 11 mg 11 mg Hémique SO

*Anemia Guidelines for Family Medicine, 3rd Edition, 2014 (page 8)

Les suppléments de fer non hémique indiqués ci-dessus sont disponibles soit sous forme ferreuse (Fe2+, ionique) ou ferrique (Fe3+, non ionique). Les sels de fer, qui sont ioniques, incluent le fumarate ferreux (Palafer®) et le sulfate ferreux (Slow Fe®). La seule option non ionique disponible sur ce marché est une formulation appelée complexe polysaccharide-fer ou PIC (FeraMAX®). À ma connaissance, le fer hémique n’est pas considéré ionique, ni non ionique; Proferrin® est un dérivé des globules rouges des bovins. 

 Effets indésirables

Une fois prescrits, les suppléments de fer seront utilisés pendant une période relativement longue. La faible adhérence des patients au traitement est la principale raison de l’échec du traitement. Les effets indésirables gastro-intestinaux (troubles de l’estomac, gêne abdominale, selles foncées et constipation ou diarrhée) sont souvent les causes les plus fréquentes d’abandon temporaire ou permanent du traitement.  Le PIC et le fer hémique sont plus faciles pour le système digestif et entraînent moins d’effets indésirables au niveau gastro-intestinal.

Le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique souligne l’incidence d’effets indésirables avec les différentes préparations de fer par voie orale dans son document Guidelines and Protocols for Iron Deficiency:

Préparations orales de fer (comprimés/capsules)* : Incidence des effets indésirables*, classement selon l’incidence (de plus faible à plus élevée)

Fer par voie orale Incidence des effets indésirables
Polysaccharide-fer +
Sulfate ferreux à libération lente +
Fumarate ferreux ++
Gluconate ferreux ++
Sulfate ferreux +++

Ministère des Services de la santé de la Colombie-Britannique : Iron Deficiency – Investigation and Management, 2010 http://www.bcguidelines.ca/pdf/iron_deficiency.pdf

Le fer hémique est aussi considéré comme étant bien toléré. Cependant, je tiens à rappeler à mes amis végétariens et végétaliens que le polypeptide de fer hémique est un dérivé de protéines animales (source bovine).

 

Posologie

Tel que déjà mentionné, certains suppléments peuvent offrir une posologie plus pratique, ce qui peut être important en fonction de votre style de vie. Votre médecin ou votre pharmacien vous aidera à déterminer le schéma posologique convenant le mieux à vos besoins et si possible à réduire également les effets indésirables.

Préparations orales de fer (comprimés/capsules)* : Posologie adulte*, en fonction de la commodité (de plus à moins)

Fer par voie orale Posologie adulte
Complexe polysaccharide-fer (150 mg de fer élémentaire) 1 capsule une fois par jour
Fumarate ferreux (100 mg de fer élémentaire) 1 comprimé 2-3 fois/jour
Polypeptide de fer hémique (11 mg de fer élémentaire) 1 capsule 2-3 fois/jour
Sulfate ferreux (60 mg de fer élémentaire) 1 comprimé 2-3 fois/jour
Gluconate ferreux (35 mg de fer élémentaire) 1-3 comprimés, 2-3 fois/jour

*Anemia Guidelines for Family Medicine, 3rd Edition, 2014 (page 11)

Le choix du supplément de fer approprié dépend des besoins individuels de chaque patient. Je recommande toujours de consulter votre médecin ou votre pharmacien afin d’établir un diagnostic approprié est s’assurer d’obtenir le supplément de fer qui vous convient.

Informez-vous sur les préparations de fer pour les enfants→

Vous croyez avoir une carence en fer? Vérifiez vos symptômes ici→

3 symptômes permettant de soupçonner une carence en fer

Nous menons des vies affairées, alors il n’est pas surprenant que les signes de carence en fer soient souvent négligés, voire même complètement ignorés, jusqu’au point où nos réserves en fer sont complètement épuisées et qu’une personne devienne anémique. Plus la carence en fer sera prononcée dans notre organisme, et plus les symptômes seront évidents. Une personne peut présenter une carence en fer sans être anémique. Cependant, en l’absence de traitement, les réserves en fer diminueront suffisamment pour entraîner l’anémie.

Même si la carence en fer à ses débuts ne provoque pas toujours de symptômes, le fait d’être informé de la « triade des symptômes » associés à la carence en fer peut vous alerter d’un problème éventuel afin d’obtenir un traitement plus tôt que trop tard, et avoir ainsi une meilleure chance de reconstituer vos réserves en fer avant qu’elles ne diminuent trop.

 

La triade des symptômes liés à la carence en fer :

  1. Fatigue chronique
  2. Irritabilité
  3. Difficultés de concentration

Comme déjà mentionné, nos vies actives et le stress quotidien peuvent souvent contribuer à l’apparition de symptômes semblables. Qui ne s’est jamais senti irritable et fatigué après une semaine de travail ou d’études intense et stressante? Il existe aussi des conditions médicales, autres que la carence en fer et l’anémie, pouvant entraîner des symptômes semblables.

Cependant, il est recommandé de consulter votre médecin et de faire vérifier votre niveau de fer dans l’organisme si vous ressentez  régulièrement de la fatigue et un manque d’énergie, même après une bonne nuit de sommeil, et que vos problèmes de manque de concentration et d’irritabilité ne semblent pas s’améliorer. De simples analyses sanguines peuvent permettre de vérifier vos niveaux de :

  • Hémoglobine (Hb), une protéine des globules rouges chargée du transport de l’oxygène. Les niveaux de Hb varient en fonction de l’âge et du sexe
  • Hématocrite (Hct), la proportion du volume sanguin total qui est formée de globules rouges. Ce test permet au médecin de savoir si vous avez trop ou pas assez de globules rouges.
  • Ferritineune protéine favorisant le stockage du fer dans l’organisme. De faibles niveaux de ferritine indiquent généralement des réserves peu élevées en fer.

Votre médecin recommandera de consommer des aliments riches en fer ou de prendre des suppléments de fer par voie orale selon vos symptômes et les résultats des tests.

Signes et symptômes de carence en fer

Plusieurs symptômes liés à la carence en fer peuvent être attribuables à d’autres causes dans nos vies souvent affairées. Il existe cependant une série de symptômes spécifiques qu’il serait approprié de vérifier avec votre médecin, afin d’exclure la carence en fer comme cause probable.

Lorsque vient le temps de poser un diagnostic éventuel de carence en fer, je vérifie une liste de symptômes (Vérificateur de symptômes) présentés ci-dessous. En premier, je vérifie toujours ce que j’appelle la « triade des symptômes » ( fatigue chronique, difficultés de concentration, irritabilité); un patient présentant l’un ou l’autre de ces trois symptômes me fait soupçonner une carence en fer.

Symptômes de carence en fer

Triade des symptômes :

  • Fatigue chronique
  • Difficultés de concentration
  • Irritabilité ou changement d’humeur

Informez-vous davantage sur la triade des symptômes →

Autres symptômes suggérant une carence en fer :

  • Insomnie (incluant le syndrome des jambes sans repos)
  • Faiblesse généralisée
  • Fatigue
  • Manque d’énergie prononcé
  • Tremblements (incluant des tremblements lorsque les autres ne ressentent pas le froid)
  • Peau pâle (gencives et intérieur des paupières)
  • Perte de l’appétit
  • Maux de tête
  • Essoufflement à la suite d’un effort minimal (faible tolérance à l’exercice)
  • Ongles minces et fragiles(pouvant avoir une apparence pâle et développer des godets ou avoir une apparence en cuillère)
  • Langue, joues, lèvres et gencives enflammées ou lisses
  • Perte capillaire ou cheveux ternes, fragiles ou cassants
  • Pica, ou l’envie de manger des articles non alimentaires(le plus connu est le goût de mâcher de la glace, mais aussi du papier, de la terre/saleté, et autres articles non alimentaires)

Même si les enfants souffrant de carence en fer peuvent souvent démontrer la majorité des symptômes mentionnés ci-dessus, il est particulièrement utile de rechercher les signes suivants chez les enfants : pâleur,  fatigue ou diminution de l’activité physique, mauvais appétit (enfant « difficile »), difficultés de concentration, changement d’humeur et troubles de la croissance et du développement

Si vous-même(ou votre enfant) démontrez l’un ou l’autre des symptômes énumérés ci-dessus, il est recommandé de consulter votre médecin pour examiner la possibilité d’une carence en fer.

Je fais aussi une vérification des risques, pour m’assurer que le patient n’est pas à risque de développer une carence en fer.

Groupes à risque d’une carence en fer

Groupes à risque chez l’adulte :

  • Les femmes ayant des menstruations abondantes (aussi appelées ménorragie)
  • Les femmes enceintes(plus particulièrement au premier et au deuxième trimestre)
  • Végétaliens ou végétariens
  • Les personnes dont l’alimentation n’inclut pas beaucoup de viande rouge
  • Les patients atteints d’une maladie de rein chronique
  • Les patients ayant des troubles intestinaux (incluant la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse, le syndrome du côlon irritable avec hypermotilité, ou perte du tube digestif à la suite d’une intervention chirurgicale)
  • Patients ayant la maladie coeliaque
  • Donneurs de sang réguliers
  • Personnes âgées (en raison de malnutrition et de malabsorption)

 Informez-vous davantage sur les groupes adultes à risque →

Groupes à risque chez l’enfant

  • Les bébés (nouveau-nés prématurés ou de faible poids à la naissance, allaitement prolongé ou introduction du lait entier avant l’âge d’un an)
  • Les enfants qui boivent quotidiennement 600 mL de lait ou plus
  • Les enfants pendant les périodes de croissance rapide (âgés de 9 mois à 3 ans ainsi que les enfants atteignant la puberté)
  • Les adolescentes subissant leurs premières règles
  • Les patients ayant lamaladie coeliaque

 Informez-vous davantage sur les groupes d’enfants à risque →

Si vous-même(ou votre enfant) démontrez l’un ou l’autre des symptômes énumérés ci-dessus, il est fortement recommandé de consulter votre médecin pour examiner la possibilité d’une carence en fer. Si vous appartenez à l’un ou plusieurs des groupes à risque ci-dessus, mais que vous n’êtes pas symptomatique (ou vice versa), il est conseillé d’en parler à votre médecin. Celui-ci peut choisir d’inclure des tests de dépistage pour la carence en fer lors de votre examen médical annuel. Si une carence en fer est identifiée suffisamment tôt, un changement à l’alimentation ou le recours à un supplément de fer par voie orale peut être tout ce qui est requis pour améliorer rapidement votre état.

Les besoins en fer des femmes pendant leur vie

En vue de souligner la Journée de la femme le 8 mars dernier, j’ai cru qu’il serait approprié de consacrer mon blogue d’aujourd’hui aux femmes. Saviez-vous que le simple fait d’être une femme augmente le risque de développer une carence en fer ?

On estime que 20 % des femmes en âge d’avoir des enfants ont une carence en fer et que 50 % des femmes enceintes développent une carence en fer. Chaque stade de la vie peut entraîner différentes  causes (ou types) de carence, incluant :

  • Augmentation du volume sanguin
  • Pertes sanguines
  • Absorption réduite

Voyons un aperçu des risques propres à chaque stade de la vie et ses raisons…

0 à 3 ans : Croissance rapide

Pensez à un bébé ou un jeune enfant – n’est-ce pas incroyable la vitesse à laquelle ils semblent grandir? Un organisme qui se développe rapidement a besoin d’un volume sanguin accru et d’un apport en fer additionnel afin de répondre à cette croissance rapide qui survient entre zéro et trois ans.

10 à 14 ans : Puberté et menstruations

À l’adolescence, le risque de carence en fer chez les filles augmente en raison des pertes sanguines et du volume sanguin accru. La puberté se caractérise par une croissance rapide accompagnée de menstruations (ainsi que de boutons et de choix vestimentaires discutables). Comme déjà mentionné, l’organisme requiert davantage de fer pour répondre au volume sanguin accru pendant les périodes de croissance. À moins que les adolescentes ne comblent leur apport en fer par une alimentation riche en fer ou même par un supplément de fer par voie orale, leurs niveaux de fer dans l’organisme pourraient être compromis. Ajoutons les pertes sanguines mensuelles en raison des menstruations et tout est en place pour une carence en fer.

15 à 45 ans : Femmes en âge d’avoir des enfants

Nous avons déjà vu comment les pertes sanguines lors des menstruations augmentent les risques de carence en fer. La grossesse augmente aussi les risques en raison du volume sanguin accru. L’organisme de la femme produira presque 50 % plus de sang pendant la grossesse, afin de favoriser ces changements et fournir du fer à son enfant. Au dernier trimestre de la grossesse, l’enfant commence à stocker le fer pour les six premiers mois de sa vie, et sans une supplémentation en fer adéquate, tant la mère que l’enfant peuvent être à risque.

55 ans et plus : L’âge d’or

À l’étape du vieillissement, les pertes sanguines et la mauvaise absorption sont les causes les plus fréquentes de carence en fer. Le recours à des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et à l’aspirine pendant plusieurs années peut endommager le tractus gastro-intestinal et provoquer des saignements. De plus, une production insuffisante d’acide dans l’estomac peut nuire à l’absorption du fer. À l’étape du vieillissement, les femmes peuvent aussi subir une diminution de l’appétit et une alimentation faible en nutriments ne contenant pas suffisamment de fer, ce qui augmente ainsi le risque de carence en fer. Enfin, les médicaments et les conditions chroniques (qui sont plus fréquentes à cette étape de la vie) peuvent aussi augmenter les risques.

Comme on peut le constater, même si le fer est un nutriment essentiel à l’alimentation, les femmes doivent conserver tout au long de leur vie des niveaux appropriés de fer dans l’organisme.

Il n’est jamais trop tôt pour :

  1. Parler à votre médecin de votre niveau de fer
  2. Apprendre à reconnaîtreles signes et les symptômes d’une carence en fer
  3. Comprendre les différentssuppléments de fer disponibles pour les adultes ainsi que les  formulations de fer disponibles pour les enfants

Végétarien ou végétalien ne signifie pas carence en fer…

Êtes-vous un végétarien, un végétalien ou même un semi-végétarien? Qu’est-ce qu’un semi-végétarien?   D’après le dictionnaire Merriam-Webster Collegiate, qui a officiellement inscrit ce mot dans son édition 2012, il s’agit d’une personne dont l’alimentation généralement sans viande peut inclure à l’occasion de la viande ou du poisson. En d’autres mots… un semi-végétarien!

Puisqu’on estime que 4 % des Canadiens ont un style de vie végétarien, que jusqu’à    40 % des Nord-américains  sont semi-végétariens et qu’un nombre inconnu (mais croissant) de personnes sont végétaliennes, il vaut la peine de mentionner la carence en fer dans ces groupes… voici pourquoi :

Risque accru de carence en fer

Le fer est plus facilement absorbé à partir de la viande (fer hémique)  que des plantes (fer non hémique). Mais surtout, il est important de reconnaître que la viande et le poisson améliorent aussi l’absorption du fer non hémique. Ainsi, ceux qui limitent radicalement leur apport en viande sont non seulement privés de fer hémique dans leur alimentation, mais l’absorption du fer non hémique est aussi réduite, ce qui augmente d’autant le risque de développer une carence en fer. Selon les Dietary Reference Intakes for Iron (2001), l’absorption du fer non hémique est 16,8 % en comparaison à 25 % pour le fer hémique.

Pour les femmes et les enfants qui suivent une alimentation végétarienne, végétalienne ou semi-végétarienne, le risque de développer une carence en fer est même plus élevé. Chez les femmes, les pertes sanguines lors des menstruations ainsi qu’un besoin accru de fer pendant la grossesse augmentent le risque, tandis qu’une croissance rapide chez l’enfant accroît également le risque de l’enfant.

Des mesures à prendre pour réduire votre risque

Il existe heureusement des façons de réduire le risque de carence en fer chez les personnes qui adoptent une alimentation végétarienne ou végétalienne. Pour commencer, vous pourriez augmenter votre apport en aliments riches en fer. On estime que la biodisponibilité du fer dans une alimentation végétarienne est d’environ 10 %, plutôt que 18 % dans une alimentation occidentale mixte; c’est donc que les besoins en fer sont 1,8 fois plus élevés pour les végétariens, en comparaison au non-végétarien. Certaines des meilleures sources de fer, autres que la viande, incluent :

  • Gruau instantané régulier(4 mg de fer / sachet; portion de 186 g) ou gruau instantané aux pommes et à la cannelle (5 mg de fer /sachet; portion de 186 g);
  • Épinards bouillis(3,4 mg de fer/ portion de 95 g);
  • Tofu(2,4 mg de fer/ portion de 150 g);
  • Fèves soja bouillies(6,5 mg de fer/ portion de 127 g);
  • Lentilles bouillies et salées(4,9 mg de fer/ portion de 146 g);
  • Graines de citrouille et de courge séchées(5,2 mg de fer/ portion de 35 g);
  • Mélasse épuisée(1 mg de fer / portion de 21 g) – mais j’ignore quelle quantité de mélasse vous pouvez intégrer à votre alimentation quotidienne!

En plus de consommer davantage d’aliments riches en fer, vous voulez favoriser l’absorption maximale de ces aliments en n’interférant pas avec la capacité de l’organisme à absorber le fer. Pour ce faire, vous pouvez limiter ou éviter les inhibiteurs de l’absorption (comme le café, le thé, le chocolat et les médicaments causant des brûlements d’estomac, ainsi que les aliments riches en calcium, y compris les suppléments de calcium) lorsque vous consommez des repas riches en fer.   Essayez de consommer ces produits au moins deux heures avant ou après les repas.

L’ajout de suppléments de fer par voie orale à votre alimentation peut aussi aider à maintenir vos niveaux de fer élevés pour prévenir ou traiter une carence en fer.   Certains suppléments de fer par voie orale sur le marché ne contiennent aucun résidu d’origine animale (assurez-vous de lire attentivement les étiquettes).

Types de carences en fer

Saviez-vous qu’il existe différents types de carences en fer? Une personne peut devenir déficiente en fer ou anémique pour différentes raisons. Une telle condition n’est pas limitée aux adultes, mais peut survenir à tout âge et certains types d’anémies sont plus courants que d’autres. Voyons voir les différentes formes d’anémie afin de mieux comprendre qui est à risque et pourquoi.

1 Augmentation du volume sanguin

Une augmentation soudaine du volume sanguin dans l’organisme requiert davantage de fer et sans cet apport additionnel, l’organisme pourrait ne pas être en mesure de répondre à tous ses nouveaux besoins. C’est souvent le cas lors de la grossesse, parce que le volume sanguin d’une femme augmente de façon significative, ce qui requiert davantage de fer.
Une augmentation du volume sanguin entraînant une carence en fer et l’anémie est aussi courante chez les bébés et les jeunes enfants, de même que pendant la puberté, en raison de la poussée de croissance. À la puberté, les filles ont des risques encore plus élevés de carences en fer non seulement en raison de cette croissance rapide, mais aussi à cause de la perte sanguine mensuelle liée à l’apparition de leurs règles.

2 Pertes sanguines

La perte de sang est la cause la plus courante d’anémie ferriprive. Les pertes sanguines s’accompagnent de pertes de fer et c’est pourquoi les femmes sont à risque accru de carence en fer pendant leurs menstruations, et en particulier lorsque les pertes sanguines sont abondantes. Plus les pertes sont abondantes et plus l’organisme doit posséder des réserves de fer pour compenser les pertes sanguines chaque mois.

3 Absorption

Certaines conditions peuvent nuire à la capacité de l’organisme d’absorber le fer des aliments riches en fer et entraîner une carence. C’est notamment le cas de conditions comme la maladie de Crohn, la maladie cœliaque ainsi que les maladies rénales chroniques. Les personnes prenant des inhibiteurs de la pompe à protons ou des quantités élevées d’antiacide pour le reflux acide peuvent avoir des difficultés à absorber suffisamment de fer dans leur alimentation.
L’absorption est aussi un problème pour beaucoup de personnes qui subissent un pontage gastrique. C’est parce que la majorité du fer tiré des aliments riches en fer est absorbé dans la partie supérieure de l’intestin grêle que les aliments contournent après cette procédure. C’est aussi un risque pour les personnes ayant subi l’ablation totale ou partielle de l’intestin grêle, à la suite d’un cancer ou autres conditions médicales.

Carence en fer pendant la grossesse

Les femmes enceintes ont un risque significativement accru de carence en fer et d’anémie – étant donné que jusqu’à 50 % de toutes les femmes enceintes développent une anémie ferriprive, comme l’a constaté le National Heart, Lung and Blood Institute – et laissée non traitée, cette condition peut s’avérer dangereuse tant pour la mère que l’enfant.

Ce qui survient pendant la grossesse

Pendant la grossesse, le corps de la femme produira presque 50 % plus de sang qu’à l’habitude, afin de répondre aux besoins de son organisme et à ceux de son enfant; un volume sanguin accru augmente les besoins en fer. Vers la fin de la grossesse, le fœtus commence à stocker suffisamment de fer pour les six premiers mois de sa vie. Si ce besoin accru en fer n’est pas comblé, la mère pourrait développer une carence en fer ou une anémie ferriprive.

Risques de carence en fer pendant la grossesse

Une carence en fer ne pose pas seulement un risque pour la future mère pendant la grossesse, mais peut aussi avoir des effets à long terme après la naissance de l’enfant.

Même si la future mère ne subit plus de pertes sanguines riches en fer comme pendant ses menstruations, la production des globules rouges de son organisme augmente pendant la grossesse. Sans des réserves suffisantes en fer, la production de globules rouges est réduite, tout comme l’apport énergétique en oxygène –ce qui peut entraîner une fatigue extrême, l’un des symptômes les plus courants de carence en fer et d’anémie ferriprive.

Les enfants nés de mères anémiques sont à risque de ne pas pouvoir stocker suffisamment de fer avant la naissance. Ceci augmente non seulement le risque de nouveau-nés prématurés ou de faible poids à la naissance, mais accroît également le risque que l’enfant développe une carence en fer au cours des premiers mois de sa vie.

Le fer est essentiel au bon développement neurologique. Par conséquent, il a été démontré qu’une carence en fer survenant lors des premiers stades de la vie nuit au développement de la pensée et des fonctions cognitives, de même qu’à la sociabilité.  Certains chercheurs ont même établi des liens entre les niveaux de fer et l’autisme, mais la relation absolue de cause à effet n’est cependant pas encore établie.

Symptômes de carence en fer/d’anémie ferriprive pendant la grossesse

Au début, il est possible qu’une femme ne réalise pas que ses symptômes sont anormaux, ou les attribue tout simplement à sa grossesse. C’est compréhensible, étant donné que le corps de la femme subit tellement de changements pendant la grossesse, et que beaucoup de symptômes de carence en fer ressemblent à ceux associés à d’autres conditions.

Voici une liste des symptômes les plus courants de carence en fer, à surveiller pendant la grossesse :

  • Fatigue
  • Difficultés de concentration
  • Faiblesse
  • Étourdissements
  • Rythme cardiaque irrégulier ou rapide
  • Pâleur de la peau, des ongles et des lèvres
  • Essoufflement
  • Mains et pieds froids;
  • Pica(spécialement le goût de mâcher de la glace)

Prévention et traitement

Beaucoup de femmes démontrent déjà une carence en fer avant de devenir enceintes, ce qui augmente d’autant le risque d’anémie. Pour répondre aux besoins accrus de l’organisme en fer pendant la grossesse, un apport additionnel d’aliments riches en fer avec des suppléments vitaminés prénataux est requis. Votre médecin pourrait aussi recommander l’ajout d’un supplément de fer par voie orale à votre alimentation, afin d’éviter une carence en fer.

Même s’il existe beaucoup de façons d’augmenter votre apport en fer dans votre alimentation, il est aussi prudent de prendre un supplément de fer pendant la grossesse. De cette façon, vous et votre enfant ferez le nécessaire pour être en santé, tant avant qu’après la naissance!  Pour connaître la posologie appropriée de votre supplément de fer, consultez votre médecin.

Quelle quantité de fer est réellement absorbée?

Les gens me demandent souvent quelle quantité de fer est vraiment absorbée de leur alimentation. Dans les faits, il n’y a pas de réponse simple parce que chaque personne est différente. Je peux cependant vous fournir des informations et des repères utiles en fonction des apports alimentaires requis.

 

Qu’est-ce qui influence l’absorption du fer?

Lorsque nous consommons des aliments contenant du fer, celui-ci est absorbé dans la partie supérieure de l’intestin grêle. Puisque c’est la même chose pour tout le monde, on pourrait croire qu’il est facile de déterminer quelle quantité de fer est absorbée par l’organisme, n’est-ce pas? Eh bien, certains facteurs modifient la façon dont le fer est absorbé, ce qui fait que la réponse n’est pas simple. Voici quelques facteurs pouvant modifier l’absorption de fer :

 

Type de molécule de fer

La viande, le poisson ainsi que la volaille nous fournissent en grande quantité du fer hémique, qui est légèrement mieux absorbé par l’organisme, tandis que les aliments d’origine végétale contiennent du fer non hémique. Une personne dont l’alimentation est presque exclusivement végétarienne absorbera moins de fer qu’une autre ayant une alimentation plus diversifiée.

 

Autres substances ingérées

Ce que vous mangez dans les heures précédant ou suivant votre consommation de fer modifie la quantité qui sera absorbée par  les aliments riches en fer et les suppléments de fer par voie orale. Le café, le thé, les colas, le chocolat, le son et autres inhibent l’absorption du fer.

Informez-vous davantage ici sur les inhibiteurs de l’absorption du fer→

 

Facteurs prédisposants

Certaines personnes sont à risque plus élevé que d’autres de développer une carence en fer et certaines maladies ou certains troubles  peuvent modifier la façon dont le fer est absorbé dans l’organisme. C’est notamment le cas de la maladie cœliaque, de la maladie de Crohn, des troubles gastro-intestinaux, des maladies du rein chroniques, etc.

Informez-vous davantage ici sur les groupes à risque→

 

Qu’est-ce que tout cela signifie?

Même si personne ne peut vraiment répondre à la question à savoir quelle quantité de fer est réellement absorbée dans l’organisme,  l’estimation prudente est de 25 % pour le fer hémique et 16,8 % pour le fer non hémique. Ces informations sont fournies dans le document  Dietary Reference Intakes de la National Academy of Science américaine. Ces chiffres sont approximatifs, mais devraient vous fournir un aperçu assez juste du contenu en fer dans votre alimentation. Il est aussi très important de noter que l’absorption est accrue en présence d’une carence en fer.

Si vous avez un faible apport en fer, appartenez à un groupe à risque, ou présentez des symptômes comme de la fatigue chronique, de l’irritabilité et des difficultés de concentration, une carence en fer pourrait être soupçonnée. Veuillez vérifier vos symptômes en recourant au  Vérificateur de symptômes et discutez-en avec votre professionnel de la santé, qui vous fournira un diagnostic approprié.

Progression de la carence en fer

Il arrive souvent que l’anémie soit constatée lors d’un examen de routine dans le bureau du médecin, ou après que le patient ait rapporté des signes de fatigue, le symptôme fréquent d’une carence en fer. L’anémie ferriprive ne survient pas automatiquement. Elle résulte plutôt d’une progression en plusieurs étapes allant de la carence en fer à l’anémie complète.

En d’autres mots, une carence en fer indique des niveaux de fer inadéquats dans l’organisme; ce qui peut survenir en raison de plusieurs conditions, principalement attribuables à une perte sanguine ou à une absorption inadéquate. L’anémie ferriprive se présente sous forme d’une diminution du nombre de globules rouges ou d’une hémoglobine inadéquate, en raison de la carence en fer.

Les globules rouges (érythrocytes) transportent l’oxygène dans l’organisme grâce à l’hémoglobine. L’hémoglobine se fixe à l’oxygène et permet aux globules rouges de fournir du sang oxygéné à l’organisme. Le fer est nécessaire pour produire l’hémoglobine. Par conséquent, en cas de carence en fer, la production de l’hémoglobine est déficiente dans l’organisme.

Voici quelques faits :

  • En moyenne, les hommes ont 5,2 millions de globules rouges par millimètre cube de sang, tandis que les femmes en ont 4,7 millions
  • Chaque globule rouge contient 280 millions de molécules d’hémoglobine
  • La production de globules rouges (érythropoïèse) survient surtout dans la moelle osseuse
  • La durée de vie d’un globule rouge varie de 90 à 120 jours; lorsque les vieux globules sont éliminés par le foie et la rate, le fer est retourné à la moelle osseuse afin de fabriquer de nouvelles cellules
  • Le fer en surplus est stocké dans le foie et la moelle osseuse pour la synthèse de l’hémoglobine.

Maintenant que nous voyons mieux ce qui survient dans l’organisme, voici les trois stades de la carence en fer, pour mieux comprendre sa progression.

Premier stade : Carence en fer

Au départ, un apport insuffisant en fer entraîne l’épuisement des réserves en fer dans le foie. Ce stade n’est généralement pas remarqué – il ne comporte aucun symptôme et aucun effet manifeste de la production des globules rouges (érythropoïèse) – et il n’est pas détecté à ce stade lors du dépistage de l’hémoglobine ou de l’hématocrite, étant donné que ces niveaux sont généralement normaux lors des épreuves.

C’est un stade souvent caractérisé par de faibles niveaux de ferritine sérique, indicateurs d’une diminution des réserves de fer dans le foie. Les analyses sanguines démontreront une baisse des niveaux de ferritine, alors que le niveau normal se situe entre 20 et 300 nanogrammes par millilitre (ng/mL). Il est cependant possible que le patient devienne symptomatique lorsque les niveaux de ferritine sont inférieurs à 50 ng/mL.

À ce stade, les réserves de fer sont significativement réduites, et parfois épuisées. À la longue, cet épuisement peut mener au deuxième stade.

Deuxième stade : Carence en fer

Deuxièmement, la carence en fer se développe et commence à réduire la production d’hémoglobine; les réserves de fer dans la moelle osseuse sont aussi substantiellement réduites. Même si ce n’est pas toujours le cas, lorsque survient la « triade des symptômes » liés à la carence en fer, les patients peuvent présenter une fatigue chronique, des difficultés de concentration et de l’irritabilité.

Ce stade est caractérisé par l’anomalie de certains paramètres des ions. Alors que les niveaux d’hémoglobine et d’hématocrite peuvent être réduits, la carence en fer pourrait ne pas être détectée à l’aide des valeurs seuils habituelles. Des niveaux réduits de ferritine surviennent généralement et peuvent être détectés, mais la capacité à lier et à transporter le fer est aussi accrue; c’est donc que l’organisme se prépare à recevoir du fer.

Les tests le plus souvent utilisés pour évaluer les patients chez qui on soupçonne une carence en fer incluent la capacité totale de fixation du fer (CTFF) et le test du fer sérique. Ensemble, ces deux analyses servent à évaluer la saturation de la transferrine, un indicateur utile de l’état du fer. Chez les patients en santé, de 20 à 40 % des sites disponibles de transferrine servent au transport du fer. Chez les patients démontrant une carence en fer, les niveaux de fer sont faibles, mais la capacité totale de fixation du fer sera plus élevée, ce qui entraîne une très faible saturation de la transferrine.

Stade final : Anémie ferriprive

À ce stade avancé, en raison de l’insuffisance chronique de fer dans l’organisme, les réserves de fer sont épuisées à un niveau ne leur permettant plus de produire l’hémoglobine requise pour fabriquer suffisamment de globules rouges. À mesure que l’organisme présente une carence de plus en plus élevée en fer, l’anémie empire et les symptômes s’intensifient. Ce stade se caractérise par une réduction significative des niveaux d’hémoglobine. De même, les analyses sanguines effectuées à ce stade démontreront des niveaux d’hémoglobine et d’hématocrite significativement faibles.

Comme on peut le constater, la détection précoce de la carence en fer n’est pas simple. Les symptômes généralement associés au premier stade (et parfois même au deuxième stade) ressemblent souvent à ceux d’autres conditions ou sont justifiés comme étant simplement de la fatigue. De plus, au moment où les changements de l’hémoglobine et de l’hématocrite auront été détectés par les analyses sanguines, les réserves de fer de cette personne seront déjà significativement épuisées et devront être renouvelées pour éviter d’autres symptômes et complications.

Rappelez-vous le message suivant : Si vous soupçonnez une carence en fer ou une anémie ferriprive, il est extrêmement important d’être proactif et d’en parler à votre professionnel de la santé!